dimanche 24 juin 2012

Documentary workshop with Patrick Zachmann

Fabien Legay photography - June  2012, Paris






Cette série photographique est le récit subjectif d’une exploration dans la communauté chinoise parisienne. Inspirée du principe de “l’écriture automatique”, elle se compose de diptyques en noir et blanc et couleurs. Ce travail est le résultat de trois jours d’atelier avec le photographe Patrick Zachmann.



Patrick Zachmann passe en revue le portfolio du photographe équatorien Santiago Rosero durant le "Work shop", Paris, juin 2012. © Fabien Legay.

Comité d'évaluation du Workshop

XAVIER CANONNE   
Directeur du Musée de la Photographie, Charleroi, Belgique



J’ai apprécié la construction en diptyque des images de Fabien Legay. S’il y a peu de photographies en cette série réalisée durant trois jours d’ateliers, Fabien Legay y témoigne pourtant d’une réelle concision et d’un sens de la composition qui lui permettent de s’immerger rapidement dans le sujet qu’il s’est choisi, une qualité que j’apprécie et qu’il convient de mentionner. Associant le noir et le blanc, l’image et l’écriture, le portrait et l’objet, il se détourne pourtant de la démarche formelle ou de l’entreprise esthétique en traduisant l’ambiance d’une communauté chinoise, elle-même partagée entre le monde moderne et la tradition, entre le passé et le présent.
Ses images mouvantes, prises sur le vif, qui s’imprègnent d’une influence cinématographique, livrent l’essentiel de l’information sans s’avérer illustratives ou redondantes. La confrontation du noir et blanc et de la couleur s’avère donc riche en possibilités de lectures malgré le piège du «procédé» que Fabien Legay a su éviter. Deux formes d’informations visuelles sont donc ici confrontées, l’écriture chinoise ou le document ancien et la présence de visages comme un fil conducteur : loin de s’opposer, les deux discours s’établissent en contrepoint, Legay ayant traité sa couleur de façon subtile, à l’image de ses noirs et blancs en neutralisant les contrastes trop accentués.
J’en retiens également la composition visuelle, j’oserai presque le terme de «montage» en référence au cinéma évoqué plus haut. Je note, visitant son website, que cette construction du général au particulier – gros plan et paysage par exemple – de l’association noir et blanc / couleur existent également dans des séries comme Bercé par la Meuse en une forme plus posée ou plus rapide telle celle de Palermo évoquant un peu la dimension photographique d’un Bernard Plossu. Elles confortent cette impression de «style» que s’est forgé Legay, plus facile à imposer par le livre que par l’exposition toutefois.
C’est là peut-être un point sur lequel Fabien Legay devra se pencher, la formulation et la présentation de son travail photographique qui me paraît, en cette série tout au moins, être plus de l’ordre du livre que de l’accrochage, les deux propos n’étant d’ailleurs pas incompatibles, mais la forme du diptyque et l’aspect de narration conviendraient plus à mon sens à la page qu’à l’encadrement.